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Michèle Lévesque arts & icônes

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Complément à l'Introduction de la section des icônes

 

L'importance du cadre et de la bordure sur les icônes

et mode de présentation des icônes sur ce site

 

 

L'importance du cadre et de la bordure sur les icônes

 

Dans les icônes de tradition chrétienne orientale (orthodoxe), le cadre fait partie intrinsèque de l'oeuvre. 

 

Ce cadre large qui entoure l'image sainte proprement dite, laquelle est en principe déposée en creux au centre de la planche de bois, symbolise l'humanité qui, par son désir pour Dieu, lui accorde un espace intérieur pour l'accueillir et se laisser transformer par son Esprit.  Ce faisant, l'icône ainsi que le priant et la priante de l'icône reproduisent le mystère de l'Incarnation dans leur matière personnelle sous un mode relationnel et participatif.   

 

Étymologiquement, le mot incarnation signifie littéralement 'ce qui se fait dans la chair' : c'est Dieu qui s'incarne devenant vrai Homme autant qu'il est vrai Dieu.  Pour signifier cette idée de la circonscription ou limitation (kénose) du divin dans la chair par le Christ, la tradition iconographique entoure les icônes d'un fin trait rouge.  Cette bordure symbolise l'entrée irréversible du Divin sans limite et pur esprit dans la matière limitée, caractérisée et périssable, notre corporéité corps et âme qu'il fait sienne à jamais, une corporéité humaine personnelle et générique, inséparable de celle du monde créé.  Ce faisant, du fait qu'il possède les deux natures, le Verbe-Image incarné peut dès lors élever la nôtre à la sienne et nous transmettre sa vie éternelle par grâce et participation.  C'est ce que la théologie orthodoxe appelle la théosis, la vie d'union avec Dieu, l'achèvement de notre état d'image à celui de ressemblance avec notre prototype et créateur, le Seigneur, Dieu de l'Univers.    

 

La couleur rouge de ce trait en bordure fait voir sous un mode symbolique que cette Incarnation s'est faite par l'opération de l'Esprit Saint en Marie-Théotokos qui fut la première Icône humaine achevée.  Le rouge comme le vert sont des couleurs que l'iconographie attribue souvent à l'Esprit (cf. Sendler).

 

En principe, donc, une icône n'a pas besoin d'être encadrée, sauf pour la sertir dans un écrin et la protéger, car lui rajouter un cadre purement décoratif n'a aucune signification dans la logique théologique et spirituelle de l'icône.  A l'inverse, le cadre et la bordure ne doivent pas être enlevés au risque de rompre la symbolique complète de l'icône.

 

 

Mode de présentation des icônes sur ce site

 

On verra toutefois que, dans la section sur les icônes , j'ai choisi de normaliser la présentation en enlevant la bordure rouge d'origine de mes images pour la remplacer par une bordure standardisée.   La ligne utilisée ici est double, vert malachite et rouge, une manière courante de faire dans la tradition russe, en particulier à partir des XVII-XVIIIe siècles. 

 

Cela dit, j'ai pris soin de permettre de voir l'icône dans son état original.  Pour ce faire, il suffit de cliquer sur l'image dans la fiche qui la présente.  De même, les images déposées sur le site Flickr, et dont on trouve le lien sur les fiches en question, présentent également les icônes avec leur bordure rouge originelle.  Prendre note toutefois que les photographies d'origine, presque toutes des photos d'amateur, ne rendent pas nécessairement la bordure avec toute la précision requise.  

 

Lorsqu'un détail d'une icône est présenté dans une page distincte, j'emploie une bordure turquoise avec un tour blanc pour assurer la distinction avec une icône complète.

 

 

Michèle Lévesque

cr 2014-05-04 dmj 2018-02-16